Le Festival de Musique de Menton
Quand la musique embrasse la mer
Chaque été, sur le parvis Saint-Michel, la musique s’élève face à la mer, portée par l’air tiède et l’acoustique naturelle des pierres. Depuis 1950, le Festival de Musique de Menton transforme ce décor baroque en gamme d’émotions.
Chefs-d’œuvre du répertoire, créations audacieuses, talents émergents, jazz ou musiques du monde… Quand la vieille ville devient scène, l’émotion circule librement. La beauté intemporelle du lieu ne peut que faire écho à celle de douces mélodies des instruments.
Des légendes au sommet
Dès ses débuts, le Festival de Musique de Menton attire les plus grands interprètes. Marguerite Long, Wilhelm Kempff, Robert Casadesus, Aldo Ciccolini, Maria João Pires, Isaac Stern, Mstislav Rostropovitch, Sviatoslav Richter… Tous ont répondu à l’appel du lieu : la virtuosité crée des émotions qu'ils aiment partager sous la voûte étoilée. À chaque édition, d’autres noms viennent enrichir l'histoire : Renaud Capuçon, Nemanja Radulovic ou encore les lauréats du Concours Chopin.
De génération en génération, la même exigence, le même souffle. Celui d’un festival où l’art s’accorde à son écrin de vieilles pierres
D’autres lieux oùrayonne la musique
Si le parvis de la basilique Saint-Michel est le cœur du festival, d’autres scènes font vibrer la ville. Le Palais de l’Europe accueille les concerts de musique de chambre, le Théâtre Francis Palmero offre son écrin feutré aux récitals intimes et le Casino prête son faste aux grandes soirées.
Pour que la musique touche tous les publics, certains concerts sont gratuits. D’autres révèlent les promesses de demain : les jeunes solistes y trouvent une scène, comme avec les Jeunes Talents Yamaha, un partenaire fidèle du festival. Chaque lieu raconte une facette de la musique et chaque spectateur compose son propre voyage.
L’héritage d’André Böröcz : une épiphanie devenue tradition
Un jour d’août 1949, André Böröcz grimpe les ruelles de la vieille ville de Menton. En haut, le parvis de la basilique Saint-Michel s’ouvre devant lui, déserté et baigné de soleil. Il s’arrête, happé par la beauté du lieu. Et soudain, une radio laisse échapper un air. C’est Jascha Heifetz qui joue Bach, la deuxième partita pour violon. Les notes montent, frôlent les pierres et se mêlent à l’air salin. Devant lui, la mer est dorée et le soleil se couche à l’horizon. Ce moment bouleverse Böröcz, avec un coup de cœur foudroyant. Dès lors, il cherchera à le revivre et à le partager. C'est ainsi que naît, un an plus tard, le Festival de Musique de Menton.
Le saviez-vous ? La venue Jean Cocteau
Le 4 août 1955, Jean Cocteau découvre le Festival de Musique de Menton. Il gravit les marches, s’installe sur le parvis et reçoit de plein fouet la beauté du lieu. Plus tard, dans son journal, il parle d’une “gigantesque chicane de lumière”, d’un théâtre à ciel ouvert où les fenêtres deviennent loges. Séduit, Cocteau sympathise avec le maire de la ville, qui lui demande alors de réaliser l’affiche de l'édition de 1956.